14 décembre 1987 : décès de Raoul Taborda Damonte, connu sous le pseudonyme de Copi, atteint du virus du SIDA. Le début d'un second succès pour son oeuvre. Précurseur et décalé à son époque, il est contemporain et juste aujourd'hui, il inspire à nouveau. Né en 1939 à Buenos Aires, il arrive à Paris en 1962 ; à partir de 1964, il imagine pour le Nouvel Observateur la célèbre Femme Assise dont le dialogue troué de silences avec un poulet, un escargot ou un rat inaugure un théâtre minimal. A travers le dessin humoristique, Copi s'affirme d'emblée comme dramaturge. Il travaille également pour les éditions du Square pour Hara Kiri et Charlie Mensuel, ainsi que pour Libération. Dans son oeuvre dramatique, Copi est un déconstructeur, il assène sa violence ironique sur le théâtre bourgeois de son temps. Avec lui, les règles du Boulevard volent en éclat pour laisser apparaître avec jubilation les rouages douloureux de la condition humaine. On se retrouve au coeur d'un delirium peuplé de rats, de psys, de militaires, de gigolos et d'hallucinations grotesques. Ici, les sexes sont interchangeables, les chairs sont violentées, et le rire même accompagne plus le mouvement qu'il ne le sauve de la cruauté. Socialement, culturellement, artistiquement, Copi parle la langue de l'expatrié, de l'homme à jamais étranger à sa propre condition. Argentin passé à la francophonie, il compose avec désinvolture, lucidité et un sens fabuleux du décalage l'une des oeuvres dramatiques les plus pertinentes de notre époque. Décidément, Les rats de Copi continueront encore longtemps de hanter le grand théâtre du monde. Quelques pièces de théâtre Eva Peron L'homosexuel ou la difficulté de s'exprimer Les Quatre Jumelles Loretta Strong La Pyramide La Nuit de Madame Lucienne Une visite inopportune